Quatre gestes ont été réalisés pour produire ce prototype. Le premier était de prendre le support papier de ces dix photographies et d’y ajouter une ligne d’une petite quantité de terre, puis les enrouler pour former des tubes. Les scotcher pour maintenir la forme. Finalement les planter dans un petit bac de terre. En effectuant ces gestes je voulais donner à la photographie une dimension scuplturale et verticale.
En montrant ce travail à mes camarades plusieurs interrogations sont apparues. Qu’est-ce que ces petites tubes évoquent ? Leaticia et Eliott y voyait un lien avec la forêt, les arbres. Tout deux ont eu l’idée d’y planter des graines, de rendre ces tubes cultivables. Nous avons parlé des trychoptéres, ces insectes qui fabriquent des petits tubes à partir de ce qu’ils trouvent dans leur environnement naturel (ça peut-être des feuilles, des petits cailloux, ou de la terre) et du travail d’Hubert Duprat qui collabore avec ces insectes pour produire des objets précieux. Lucie voyait plutôt des cheminés d’usines, un décor industriel. Elle m’a parlé de Water Di Maria et de ces 400 poteaux en acier inoxydables espacés chacun de 67m sensés attirer la foudre.
Comment ce travail peut évoluer ? Prendre une autre dimension, est-ce que ce prototype est une maquette d’une installation qui pourrait être plus conséquente? Est-ce que je peux planter mes images dans la friche comme on plante des arbres ? Comment cela peut évoluer dans le temps ? Se dégrader ? Devenir autre chose ? Penser cette installation comme espace de circulation ou la photographie n’est plus une surface plane mais une chose pratiquable. Comment les images apparaissent différement. Est-ce que je peux recommencer ces tubes mais avec d’autres images ? Et si c’était d’autres images ça serait quoi ?
Juliette Frechuret
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