https://lacellule.ensp-arles.fr/ Home 2014-10-11 14:22:51 admin Blog post

La cellule

Laboratoire de création-recherche pour expérimenter, en art, de nouveaux types de relations entre les images et le vivant

La Cellule, laboratoire de création-recherche, consiste à expérimenter et questionner l’image comme un « autre vivant » et par là, à étudier les relations et les interactions entre celui-ci et son milieu de vie. Il s’agit de travailler avec le vivant ; dans le vivant et pour le vivant en régime iconologique et éconologique.

Titre : Matériaulogie des images

Objet de la recherche
L’ enjeu de cette recherche-création est d’aborder l’image (sa conception, sa fabrication, sa capacité réflexive) par l’angle matériaulogique : c’est à dire d’essayer de la (re-)penser à partir des substances imageantes que sont les matériaux du monde (matériaux physiques purs ou composites comme la terre, le minéral, le végétal, mais aussi processus biologiques ou chimiques comme l’oxydation, la moisissure, etc.).
Dans ce projet, les matériaux sont placés au cœur de la réflexion ; ils sont compris comme possédant une puissance d’agir. Il s’agit donc d’expérimenter les propriétés formelles des matériaux et d’appréhender leurs puissances à l’œuvre dans les images. Cette perspective engage une toute autre manière de penser les images et invite à chercher, au plus proche des éléments du monde, de nouvelles manières de les fabriquer.

Objectifs

Ce projet de recherche se situe à l’intersection de deux problématiques très discutées à l’heure actuelle dans le domaine de la théorie des images : la vie des images (Warburg, Bredekamp, Mitchell) et l’écologie des images (Szendy, Durafour). Il s’agira pour nous d’expérimenter le versant pratique de ce débat, en questionnant les rapports mutualistes de co-constitution des images avec d’autres formes d’existants, les éléments du monde physique. Cette recherche se propose, en ce sens, d’appréhender l’image comme un « autre vivant » par lequel des formes de vie adviennent, et par là, d’étudier les interrelations entre les images et leurs milieux.

Axes de recherche

Dans cette visée, il s’agit d’opérer un décentrement, passant d’un regard anthropocentré à un regard écocentré, attentif aux relations entre les êtres et les milieux, ainsi qu’aux relations entre les formes, les images et les supports. Il s’agit plus particulièrement d’étudier et d’expérimenter la manière dont les matériaux du monde font image, et façonnent, ce faisant, des formules de subjectivité.

Les axes de recherche sont les suivants :
1. Questionner les puissances d’agir des matériaux (en opérant une sélection de quatre éléments à étudier et à expérimenter : la terre, la pierre, le végétal, l’eau).
2. Explorer la manière dont il est possible, à partir de chacun de ces matériaux, de développer une pensée de l’image spécifique, et une création d’images (techniques, processus, dispositifs) singulière.

L’une comme l’autre de ces entrées questionnent la capacité des non-humains à faire image et doivent permettre de mettre en lumière leurs puissances expressives propres.

Résultats attendus

Véritable recherche par l’art, il s’agit ici d’inventer d’autres modalités de recherche entre travail de terrain (que nous préférons qualifier de “relation au monde”), forte interdisciplinarité, savoirs situés et expérimentations plastiques. Chacun des modules développés durant ce projet est conçu comme un travail d’exploration, de réflexion et de création à partir d’un matériau. Pour chaque matériau et à partir de lui, il s’agit d’élaborer des pistes de recherche et de création singulières, qui répondent aux enjeux actuels de la définition de ce que peut être une “recherche par l’art”.


Sur deux ans, nous souhaitons produire une quinzaine d’œuvres de recherche ; documenter cette recherche ; publier sur cette recherche et exposer les résultats lors d’événements culturels et scientifiques d’envergure.

De même qu’une méthodologie de recherche en art très singulière est déployée pour structurer et développer ce projet, les modalités de restitution auront elles aussi des formes originales qui seront imaginées en cohérence avec les recherches menées.

Modalités de cette recherche-création

Ce projet de recherche se fera en étroite collaboration avec des étudiant.e.s et doctorant.e.s de l’université de Toulouse – Jean Jaurès. En tout, 40 personnes (Enseignant.es ; étudiant;es ; doctorant.es).

Les séances se dérouleront à Arles et Toulouse

– 1 journée de lancement.
– 2 jours de séminaire à Arles pour poser les bases théoriques et artistiques de l’exploration matériaulogique en détaillant les objets de recherche et en structurant le projet de l’année.
– 2 jours d’inséminaire à Toulouse pour explorer et expérimenter le corpus matériaulogique
– 1 workshop à Arles pour prototyper des œuvres de recherche.

Documentation du projet : https://hackmd.io/@yannickvernet/ry5kUrHSi
et https://www.protopage.com/materiaulogie_des_images (mdp : materiaulogie)

Un programme de recherche-création sur 3 ans (2021-2023) ayant pour thème: L’image, cet autre vivant.

Note d’intention :

La conscience écologique gagne énormément de terrain depuis plusieurs années et ça a plusieurs titres. D’abord dans l’imaginaire des artistes. Puis chacun a conscience de son impact sur la planète, de son empreinte carbone. Avec l’apparition du Sars-CoV-2, un nouveau coronavirus, nous vivons tous et chacun, pour la première fois sans doute, une crise mondiale, et unique dans l’histoire de l’humanité.

Penser les images dans une nouvelle écologie des relations entre humains et non-humains ouvre un champ extrêmement riche. Il s’agit pour nous de travailler avec le vivant ; dans le vivant et pour le vivant non pas dans de nouvelles formes de relations que l’artiste pourrait entretenir avec les images.

Nous travaillons à fabriquer des images à partir d’organismes vivants (supports ; émulsion ; etc). Ainsi, l’image ne se présente plus seulement à nous comme un objet reçu dans le cadre d’une expérience perceptive mais comme une expérience empathique semblable à celle ressentie en face d’un être en présence. Mais nous travaillons aussi à nous inspirer du vivant pour penser les modes de fabrication ;de monstration ; de médiation et d’édition des images.

Cette recherche s’inscrit dans ce qu’il est convenu d’appeler un art écologique dans son acception biologique c’est à dire qui étudie les relations et les interactions entre un organisme vivant et son milieu de vie. Un milieu de vie et son peuplement forment un écosystème. Il s’agit donc pour nous d’observer ces écosystèmes où les images évoluent et de poétiser et mettre en récits ces environnements.

Cet axe thématique est structurant, transversal et transdisciplinaire. Pluriannuel, il est étroitement articulé à la pédagogie à travers un Atelier de recherche et création (ARC) composé d’ In-séminaires et de workshops auxquels s’ajoutent d’autres rendez-vous (conférences; visites d’expositions, etc).

Le comité scientifique a pour mission de conseiller, accompagner et donner les grandes orientations de La Cellule dans la mise en œuvre de ses programmes de recherche.

Ce comité scientifique est composé de :

Emanuele Coccia / philosophe, maître de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales

Laurie Dall’Ava / artiste

Lia Giraud / artiste et enseignante à l’Institut national supérieur d’enseignement artistique Marseille-Méditerranée

Luce Lebart / historienne de la photographie, commissaire d’exposition et correspondante française pour la collection Archive of Modern Conflict

Perig Pitrou / anthropologue, directeur de recherche au CNRS, responsable de l’équipe « anthropologie de la vie » au sein du Laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France.

Marine Riguet / docteure en littérature et humanité numérique, maîtresse de Conférences à l’université de Reims-Champagne-Ardenne ;

Denis Savoie / astronome, spécialisé en histoire des sciences, chercheur associé au Syrte, Observatoire de Paris ; conseiller scientifique à Universcience

SMITH / philosophe et artiste ;

Diane Trouillet / artiste et chercheuse en bioart. Docteure en biologie cellulaire et moléculaire

et Yannick Vernet, chargé du fablab et des projets numériques à l’ENSP, inititeur et coordinateur de La Cellule

  • Aline Wiame :
    Enseignante-chercheuse à l’UT2J
  • Ambre Husson :
    Étudiante en 2nde année à l’ENSP
  • Bahia Ourahou :
    Étudiante à en 2nde année l’ENSP
  • Calista Bizzari :
    Étudiante à en 2nde année l’ENSP
  • Camille Dekeyser :
    Doctorante à l’UT2J
  • Camille Prunet :
    Enseignante-chercheuse à l’UT2J
  • Emeline Ametis :
    Étudiante en 2nde année à l’ENSP
  • Emilie Cazimajou :
    Doctorante à l’UT2J
  • Emilie Maricq :
    Étudiante en 3ème année à l’ENSP
  • Emme-Eileen Valcarenghi :
    Etudiante à l’UT2J
  • Emma Cazeneuve :
    Étudiante en 2nde année à l’ENSP
  • Emma Viguier :
    Enseignante-chercheuse à l’UT2J
  • Esther Liger :
    Étudiante en 2nde année à l’ENSP
  • Eve Tayac :
    Doctorante à l’UT2J
  • Gabrielle Lubliner :
    Étudiante en 2nde année à l’ENSP
  • Grégoire Laude :
    Étudiant en 2nde année à l’ENSP
  • Gwénolé Le Gal :
    Étudiant en 2nde année à l’ENSP
  • Hélène Virion :
    Enseignante-chercheuse à l’UT2J et artiste
  • Irène Marcos Arispe :
    Étudiante en 2nde année à l’ENSP
  • Lisa Rouet :
    Doctorant à l’UT2J
  • Margot Guillermo :
    Étudiante en 2nde année à l’ENSP
  • Matilda Holloway :
    Doctorant à l’UT2J
  • Maud Martin :
    Étudiante en 2nde année à l’ENSP
  • Mayeul Toulemonde :
    Étudiant à l’UT2J
  • Morgane Ubaldi :
    Étudiante en 2nde année à l’ENSP
  • Noé Girma :
    Étudiant en 2nde année à l’ENSP
  • Olga Panella :
    Doctorante à l’UT2J
  • Pauline Munoz :
    Doctorante à l’UT2J
  • Pol Gallo :
    Étudiant en 2nde année à l’ENSP
  • Raphaël Pigeat :
    Doctorant à l’UT2J
  • Ruben Rueda Lastres :
    Doctorant à l’UT2J
  • Salomé Gaéta :
    Étudiante en 2nde année à l’ENSP
  • Samuel Vorms :
    Étudiant en 2nde année à l’ENSP
  • Sébastien Cassin :
    Doctorant à l’UT2J
  • Séphora Manuel :
    Doctorante à l’UT2J
  • Silviu Guiman :
    Étudiant en 2nde année à l’ENSP
  • Sophie Lécole Solnychkine :
    Enseignante-chercheuse à l’UT2J
  • Xavier Doumen :
    Doctorant à l’UT2J
  • Yann Goupil :
    Doctorant à l’UT2J
  • Yannick Vernet :
    Responsable de La cellule à l’ENSP

Tarek Al-Haddad (2ème année)
Lucien Ayer (3ème année)
Lena Besson (3ème année)
Julie Bouchardon (2ème année)
Laëtitia Danglade (3ème année)
Antoine Denoual (3ème année)
Jean-Imrane De Ricaud (2ème année)
Audrey Deygout Gestraud (3ème année)
Juliette Frechuret (3ème année)
Adrien Julliard (3ème année)
Noria Kouadji (3ème année)
Lucie Kerzerho (3ème année)
Elliot Le Nan (2ème année)
Chaimae Mahi (3ème année)
Valentin Russo (3ème année)

Léna Besson (2ème année)
Estelle Blenet (2ème année)
Jingyu Cao (2ème année)
Laëtitia Danglade (2ème année)
Antoine Denoual (2ème année)
Lucie Kerzerho (2ème année)
Chaimae Mahi (2ème année)
Erwann Richard (2ème année)
Marjolaine Capelle (3ème année)
Romain Protin (3ème année)
Margaux Senlis (3ème année)
Tal Yaron (3ème année)
Florent Basiletti (diplômé)

Entités pédagogiques, des espaces de réflexion et de travail, qui ont pour spécificité d’être obligatoirement transversaux et codirigés pour garantir une pluralité de points de vue.

Chaque ACR propose un enseignement à la fois théorique et pratique, et fait appel à un grand nombre d’interlocuteurs/trices extérieur·e·s (chercheur·e·s, experts, artistes, etc.) qui sont convié·e·s dans le cadre d’un workshop, d’une conférence, d’un colloque ; d’une journée d’étude.

L’ACR se comporte comme un écosystème dans lequel des milieux vont pouvoir se structurer en projets et les participants (étudiant.e.s ; chercheurs ; artistes ; scientifiques ; etc) vont pouvoir fabriquer des trajectoires communes. Pour rappel, il existe une constitution réciproque entre vivant et milieu, formant un tout indissociable. L’organisme invente, crée ou recrée son milieu tout autant qu’il s’y adapte. Inversement, le milieu ainsi créé sélectionne les populations successives d’êtres vivants au fur et à mesure des changements.

Format imaginé spécifiquement pour La Cellule, cet in-séminaire est, comme le préfixe privatif ajouté l’indique, une sorte de contrefrome du format habituel des séminaires.
Notre idée ici est de réinventer un format plus adapté à la recherche-création avec ici, un format en 3 temps, de nature différente, qui se déroule de la façon suivante :

–> Première séance – Questionner :
Durant cette séance, un.e intervenant.e fera part de son travail. Il peut s’agir d’un.e théoricien.ne ou d’un.e artiste… Suivra un échange avec l’ensemble des participant.e;s pour remettre en perspective et apporter des regards obliques, développer de nouvelles idées ou pistes.
cette sénace devra se clore par le fait d’avoir posés clairement quelques questionnements clairs concernant ces rapports entre images et vivant.

–> Deuxième séance – Expérimenter :
cette séance s’appuiera sur la précédente pour en prendre les questionnements et les structurer par le faire, par l’expérimentation. À partir de la problématique posée, l’expérimentation permettra de tisser de nouveaux liens; d’explorer de nouveles pistes et ainsi commencer à imaginer une sorte de prototype de recherche qui trouvera ses formes possibles dans la séance suivante.

–> Troisième séance – Formaliser :
Cette séance partira des différentes expérimentations et des prototypes liés pour les retravailler et ainsi en trouver les formes les plus pertinentes.

Des workshop sont prévus chaque année pour compléter les In-séminaires. Il s’agit de temps forts, sur 5 jours, avec quelques invité.e.s extérieur.e.s.
En 2020-2021, un premier workshop avait comme objectif de sensibiliser les étudiant.e.s au questions liées au vivant dans la fabircation des images (végétal; bactérien; etc)

Ce workshop s’est déroulé dans une forme transformé en raison du confinement sur 2 séances en visioconférence à laquelle ont participé Diane Trouillet (artiste biologiste bioart), Luce lebart (historienne de la photographie) et Laure Méric (biologiste).
Initialement pensé pour se tenir en salle d’exposition et au Fablab, ce workshop a eu lieu dans son intégralité en virtuel, en deux séances de 3h. En plus des étudiant.e;s de la Cellule, il a accueilli des stagiaires de la formation continue.

Si l’idée est bien d’expérimenter la création d’images et de supports à partir de matières vivantes (levures, bactéries, blob, bioluminescence), il a été question d’ancrer ces pratiques artistiquement et historiquement, d’aborder la question de la méthodologie de travail, notamment en période de confinement, les processus et recommandations de travail et enfin de répondre aux interrogations des participants notamment l’utilisation de nos déchets dans ces processus.

Un second workshop est prévu du 15 au 19 mars 2021 avec l’artiste SMITH come intervenant. Il abordera la question des images mentales; des images sans objets et de celles immatérielles. Il sera en dialogue avec la résidence commune Les Suds à Arles/ENSP qui cette année accueille SMITH et Gaspar Clauss
Note d’intention : Invités par les Suds et le Fablab de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, les créateurs SMITH et Gaspar Claus orientent leurs recherches vers un territoire nouveau, cherchant à atteindre ensemble, par le son et les images mentales, une zone autre, libérée des contingences de l’organique et de la gravité terrestre, et dont ils soupçonnent depuis toujours l’existence. Guidés par cette intuition, leur exploration s’étoile vers les origines autant que vers les destinées. Leur rencontre a généré un désir commun de proposer un point d’entrée, une chambre d’écluse qui engage les spectateurs à un voyage cosmique extatique à travers une langue nouvelle, à la manière d’un rituel offert aux spectateurs. De leur curiosité pour les pratiques de transe, la nucléosynthèse stellaire, les rêves des chiens nus, les sonorités spectrales, émane la quête d’un mode de communication et de compréhension qui renonce au langage, pour narrer, autrement, d’autres possibles, d’autres réels, et faire place à d’autres voies/x.

Une création en compagnonnage avec l’écrivain Lucien Raphmaj, la chamane Corine Sombrun, et le studio Diplomates.

L’ARC se traduira autour de projets de création qui trouveront leur aboutissement sous diverses formes. Et parce que l’interrogation sur les formes de restitution de la recherche appartient au processus-même de la recherche, La Cellule, tout en s’appuyant sur les formes académiques consacrées de la mise en commun des résultats de la recherche (colloques, publications), initiera, encouragera et accompagnera l’invention de nouvelles formes, souvent hybrides, spécifiques à la recherche en école d’art : expositions, dispositifs, œuvres collectives…

Il est à noter que La Cellule dans sa forme se comportera comme un organisme vivant qui, une fois né, devra trouver ses formes de respiration, se nourrir, grandir et inventer ses formes de reproduction. Elle sera en interaction permanente avec son environnement.

Le Fablab de l’ENSP au sein duquel a été développé une section Biolab est le noyau de La Cellule.

Loin d’être fermé sur lui-même, ce lieu, sera interconnecté avec tout un ensemble de structures de nature différente. Il pourra s’agir de laboratoires de recherche en sciences humaines ou sciences dures ; de lieu de création ou de monstration ; de lieu de fabrication (fablab / biolab / etc) ;

Toutes les activités de La Cellule et des projets qui y prendront place seront documentés en utilisant les technologies sémantiques permettant une meilleure interopérabilité entre les systèmes et les ressources.

(L’architecture de cette plateforme de documentation est en cours d’élaboration).